Accompagner sans infantiliser : trouver la bonne posture face à un parent âgé
Lorsqu’un parent âgé perd en autonomie, la relation familiale évolue. L’enfant devient aidant, parfois gestionnaire ou protecteur. Dans ce basculement de rôles, il peut devenir difficile de trouver la bonne posture : vouloir bien faire peut parfois conduire à des comportements maladroits, voire infantilisants, même involontaires.
Comment aider sans imposer, soutenir sans diriger, protéger sans diminuer ? Cet article propose des pistes pour accompagner un parent âgé avec bienveillance, tout en respectant son identité et sa dignité.
Comprendre pourquoi l’infantilisation peut s’installer
L’infantilisation des personnes âgées est rarement volontaire. Elle résulte souvent de :
- La peur de la chute ou du danger : on anticipe, on prend les décisions à leur place.
- La fatigue de l’aidant : on veut aller vite, éviter les discussions.
- La perte cognitive ou physique du parent : on adapte… mais parfois trop.
- La mémoire familiale : certains enfants gardent, inconsciemment, l’idée qu’un parent “fragile” redevient un peu un “enfant”.
Mais un adulte âgé, même vulnérable, reste un adulte à part entière, avec ses choix, son vécu, ses préférences.
Repérer les signes d'infantilisation
Voici quelques comportements qui peuvent sembler anodins… mais qui traduisent une posture trop directive :
- Parler à la place du parent lors d’un rendez-vous médical ou administratif.
- Utiliser un ton enfantin ou condescendant (“mon petit papa”, “allez hop, on y va !”).
- Décider sans consulter (ex : vendre la voiture, changer le fauteuil, imposer une aide à domicile).
- Réduire ses activités “pour son bien”, sans lui demander son avis.
Retrouver une posture d'écoute et de respect
Accompagner sans infantiliser, c’est faire avec la personne, pas à sa place. Voici quelques clés :
- Lui parler normalement
Un ton calme, clair, adulte. Même si les facultés déclinent, le respect passe par la parole.
- Demander son avis, systématiquement
Même sur des petites choses : “Tu préfères déjeuner ici ou dans le jardin ?” – ça renforce le sentiment de contrôle.
- Impliquer dans les décisions
Expliquez les options, les raisons, proposez. Un parent peut refuser, hésiter, mais il doit être consulté.
- Valoriser les capacités restantes
Même s’il ne peut plus cuisiner un repas entier, il peut encore éplucher les légumes. Cela préserve l’estime de soi.
Accepter l'imperfection... et le droit au risque
L’un des plus grands défis pour les aidants est d’accepter que leur parent puisse faire autrement… ou même faire des erreurs.
Un senior a aussi le droit :
- De refuser une aide technique,
- De vivre avec un peu de désordre,
- De prendre un risque mesuré (comme continuer à sortir seul).
Contrôler n’est pas accompagner.
Aider, c’est soutenir, pas empêcher.
Ce que l'infantilisation peut provoquer
Lorsqu’un parent se sent infantilisé, il peut :
- Se renfermer, perdre confiance,
- Adopter des attitudes passives, se laisser porter,
- Ou au contraire réagir avec agacement ou hostilité.
Retrouver un lien adulte-adulte, même déséquilibré, est essentiel pour préserver une relation saine et respectueuse.
Conclusion
Accompagner un parent âgé demande de l’énergie, de l’écoute… et beaucoup de délicatesse.
Trouver la juste distance entre aide et respect, protection et autonomie, n’est jamais évident. Mais c’est cette posture-là, ajustée, qui permet de vivre une relation plus apaisée, plus digne, et plus humaine.
À savoir
Pro Auxilium accompagne les proches aidants dans la constitution du dossier d’allocation pour impotent AVS, dans le respect des exigences AVS/AI.
