
L’entrée en établissement médico-social (EMS) – parfois redoutée, souvent nécessaire – représente une étape importante dans le parcours de vie d’une personne âgée. Cette décision soulève des questions émotionnelles, pratiques et financières. Lorsqu’elle est anticipée et accompagnée correctement, elle peut être vécue comme une transition sécurisante plutôt qu’un renoncement.
Dans cet article, nous vous aidons à identifier quand le placement devient pertinent, et à comprendre comment s’y préparer sereinement.
Quand envisager une entrée en EMS ?
Il n’existe pas de moment « idéal », mais plusieurs signes concrets peuvent signaler qu’un maintien à domicile n’est plus suffisant, malgré les aides existantes.
1. Perte d’autonomie importante
Lorsque la personne âgée ne parvient plus à effectuer seule les gestes essentiels du quotidien (se lever, se laver, s’habiller, s’alimenter, se déplacer), la sécurité et la qualité de vie sont compromises. Ces situations peuvent exposer à des risques de chute, de dénutrition ou de négligence involontaire.
2. Santé fragile et besoin de soins constants
Certaines pathologies chroniques ou évolutives (maladies cardiaques, troubles cognitifs, Parkinson, maladie d’Alzheimer, etc.) nécessitent une surveillance médicale et des soins réguliers. Les services à domicile peuvent parfois devenir insuffisants face à la complexité ou à l’intensité des besoins.
3. Isolement social accru
L’isolement, souvent sous-estimé, a un impact direct sur la santé mentale et physique des seniors. Quand les contacts se font rares et que les sorties deviennent exceptionnelles, la solitude peut conduire à un repli sur soi, voire à une dépression. Un EMS offre un cadre structurant, des activités et un lien social quotidien.
4. Épuisement des proches aidants
Quand les membres de la famille (souvent des enfants ou un conjoint âgé) n’arrivent plus à gérer seuls les besoins quotidiens, malgré leur dévouement, il est temps d’envisager un relais. L’épuisement des aidants est une réalité fréquente, et retarder l’entrée en EMS peut parfois aggraver la situation pour tous.
Les étapes pour bien préparer une entrée en EMS
Une entrée en EMS ne se décide pas du jour au lendemain. Voici les cinq grandes étapes pour une transition réussie et respectueuse.
Évaluer les besoins
Le point de départ est une évaluation médicale et sociale. Le médecin traitant, les services sociaux (CMS, infirmières, OSAD), ou encore un hôpital peuvent établir un rapport de situation précisant les limitations fonctionnelles, les soins nécessaires, les aides reçues, et le niveau d’autonomie.
Cette évaluation permet de déterminer si le placement est justifié et de quel type d’encadrement la personne a réellement besoin.
Visiter plusieurs établissements
Chaque EMS a sa propre organisation, son ambiance, ses règles de vie et ses prestations. Il est fortement recommandé de visiter plusieurs établissements, si possible avec la personne concernée, pour comparer :
- L’accueil et le cadre de vie,
- Les prestations proposées (soins, activités, repas),
- La localisation (proche des proches),
- Et bien sûr, les tarifs.
Certaines listes d’attente peuvent être longues, surtout dans les établissements très demandés : anticiper les démarches est donc crucial.
Constituer le dossier administratif
L’admission en EMS nécessite un dossier complet, comprenant en général :
- Un certificat médical d’admission,
- Les formulaires cantonaux spécifiques,
- Les justificatifs financiers (retraites, aides, patrimoine).
Selon le canton, des plateformes ou services sociaux peuvent accompagner cette étape, mais cela reste souvent complexe et chronophage pour les familles.
Rechercher les financements
Un séjour en EMS peut coûter entre CHF 4’500.– et CHF 8’000.– par mois. Plusieurs aides sont disponibles pour alléger cette charge :
- Allocation pour impotent AVS, selon le degré d’impotence reconnu,
- Prestations complémentaires AVS/AI (PC),
- Assurance maladie de base (rembourse certains soins),
- Aides communales ou cantonales ponctuelles.
Obtenir ces aides nécessite de remplir des dossiers détaillés et conformes aux exigences administratives, ce qui peut devenir un véritable casse-tête.
Préparer la transition
L’aspect émotionnel et psychologique ne doit pas être négligé. Le déménagement, la perte de repères, la peur du changement peuvent générer de l’anxiété. Il est donc important :
- D’impliquer la personne âgée dans les décisions autant que possible,
- De préparer le départ (objets personnels, photos, meubles familiers),
- Et de maintenir le lien familial après l’installation.
Conclusion
L’entrée en EMS est une décision importante qui ne doit jamais être prise dans la précipitation. Lorsqu’elle est anticipée, bien préparée et adaptée à la situation personnelle de la personne âgée, elle peut représenter une solution sécurisante et bénéfique pour tous.
Évaluer les besoins, impliquer les proches, visiter les établissements et comprendre les aspects financiers sont autant d’étapes essentielles pour assurer une transition respectueuse et sereine.
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